Trois employeurs en un peu plus d'un an... Marilyne R. sait ce qu'elle veut. Aujourd'hui, la comptable est devenue responsable administrative et financière dans une PME, et peut enfin étancher sa soif de responsabilités. Décryptage d'un pari réussi.
Les motivations de la candidate
Marilyne R. a commencé sa carrière comme comptable dans un cabinet. Deux employeurs et 7 ans plus tard, elle en a eu assez : « je souhaitais m'investir dans un projet, et ne pas simplement travailler ponctuellement sur des dossiers, comme c'est le cas en cabinet. » En avril 2007, elle rejoint donc une grosse société : « c'était vraiment une grande structure, avec tout un tas de contraintes, et des possibilités d'évolution réduites. Je n'étais qu'une exécutante, sans réel pouvoir de décision ou de conseil. Cela ne me convenait pas... J'ai commencé des recherches pour décrocher un poste où l'on me confierait plus de responsabilités, et où je pourrais vraiment évoluer. »
Les clés de sa réussite
Marilyne R. a été tellement convaincante que ses futurs employeurs l'ont choisie malgré les 3 mois de préavis qu'elle devait à son employeur du moment.
- Le CV : quand le fond sauve la forme
Zéro sur la forme ! « Ce CV est clairement mal fait, reconnaît Éric Hauptmann, directeur du cabinet de recrutement Solution RH, qui a accompagné la candidate. Il y a des sauts de ligne inutiles dans la partie de l'état-civil, qui perturbent la lecture. Et, surtout, elle a placé la rubrique formation avant les expériences professionnelles, ce qui n'est pas très judicieux. »
Pourtant, derrière cette présentation maladroite, se cache un profil qui tape dans l'œil du recruteur : « la forme est mauvaise, mais sur le fond, il y avait tout ce que je cherchais. Elle avait les formations adéquates, et ses expériences professionnelles, clairement énoncées, correspondaient à nos attentes. »
Résultat : le CV (voir ci-dessous) est placé en haut de la pile. Même pas besoin de s'attarder sur la lettre de motivation (voir ci-dessous) : « souvent, je ne les lis pas lorsque le CV m'a déjà convaincu. Je me penche dessus uniquement si j'ai un doute, ce qui n'était pas le cas ici. »
« L'expérience de Marilyne R. correspondait parfaitement aux attentes de l'entreprise, souligne Éric Hauptmann également auteur du livre "Le guide du candidat recruté". Comme elle avait travaillé plusieurs années en cabinet, elle avait déjà eu à traiter toutes sortes de cas, mais elle avait aussi connu un service de comptabilité interne. » Polyvalente, son profil se plaçait bien dans l'optique de missions diversifiées.
En outre, ses compétences techniques collaient aux prérequis : « elle connaissait notamment un grand nombre de logiciels de comptabilité, un atout de taille pour un poste où elle allait devoir tout mettre en place de A à Z ».
Avant d'emporter le gros lot, Marilyne R. devait encore franchir les entretiens. Elle est décidée à jouer franc jeu : « je veux un poste à responsabilités, mais il est clair qu'aujourd'hui, je n'ai pas encore les épaules pour être responsable de la comptabilité dans une grosse société. » Or loin de la desservir sa franchise se révèle payante : l'entreprise ne souhaitait pas embaucher un troisième homme fort aux côtés des deux associés. Mais plutôt quelqu'un qui évoluerait en même temps que son poste.
Maryline R sait aussi mettre l'accent sur ses points forts : « j'ai insisté sur mon autonomie et mon savoir-faire, ainsi que sur ma capacité à être opérationnelle dès mon premier jour ». Pour finir de les convaincre, elle annonce des prétentions salariales raisonnables : « cela montrait ma motivation, et aussi que je ne voulais pas brûler les étapes ».
Sébastien Hervier © Cadremploi.fr - Octobre 2009
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